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Assise sur un coussin
La lune met ses bijoux
Pour briller jusqu'au matin
Et faire chanter les hiboux.
Hou !Hou !Hou !Hou !Hou !Hou ! Hou !
Les hiboux aiment la lune
Et ils ouvrent leurs yeux ronds
Quand tous les soirs elle s'allume pour briller sur les maisons
Hou !Hou !Hou !Hou !Hou !Hou !Hou !
Elle a mauvais caractère
Se cache pour rien du tout ;
On n'en a vu qu'un petit bout
Hou !Hou !Hou !Hou !Hou ! Hou !Hou !
Ces nuits-la, la chose est claire
Les petits enfants hiboux
Qui voient la lune en colère
N'osent pas sortir de leur trou
Raymond Licket
Loin des fumistes de l'Amour
Ecoute le cri de la chouette.
Chant de vrille au ciel qui s'entête
A défoncer le point du jour
Chouette amicale, bête à chance.
Ouvrant l'aile sur mon enfance
Et qui rapporte dans mon lit
Sa présence énorme de nuit.
Cri de chouette
Cri de la terre
Plus vrai qu'un cri de rossignol.
Cri du sol
Que l'aube enserre !
C'est à la porte des lilas
Hurlant à la nuit qui s'en va
Que je l'entends, que je l'écoute.
Crève la gourde goutte à goutte,
Des tourments, ne reviendront plus
Les loups-garous des ans perdus.
Dieu me pardonne c'est ma fète
J'écoute le cride ses chouettes
Catherine PAYSAN (née en 1926)
Sous les ifs noirs qui les abritent
Les hiboux se tiennent rangés.
Ainsi que des dieux étrangers.
Dardant leur œil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancolique
Où. poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement ;
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
Prends bien garde aux papillons lourds,
Dieu dessina sur leur velours
L'œil rond des terreurs éternelles
A l'image de tes prunelles,
Hibou !
Dieu t'ordonne de les manger
Mais il les déguise en danger.
Su aux papillons, mais prends garde,
Ils ont des ailes qui regardent,
Hibou !
Lucienne DESNOUES (née en 1921)
Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants leurs petits choux
En les tenant sur leurs genoux
Leurs yeux d'or valent des bijoux
Leur bec est dur comme des cailloux
Ils sont doux comme des joujoux
Mais aux hiboux, point de genoux
Votre histoire se passait ou ?
Chez les Zoulous ?les Andalous ?
Ou dans la cabane bambou ?
A Moscou ou a Tombouctou ?
En Anjou ou dans le Poitou ?
Au Pérou ou chez les Mandchous ?
Hou! Hou !
Pas du tout, c'était chez les fous !
Robert Desnos (1900-1945)
Pour le hibou, jamais
il n'est
de nuit noire.
Tout est affaire
de regard.
Frédéric KIESEL (né en 1923)
L'effraie habite ma maison. Nous partageons
Le même nid d'argile ronde dans les feuilles,
Le recto, le verso, l'encre bleue, l'encre noire,
pleins, les déliés du poème et du rapt.
L'effraie habite sous mon toit. Ou moi chez elle ?
Pour seul bien nous n'avons tous deux que notre appel.
Le chant bref, acéré, le cri. le vol cursif,
Les serres sur l'écorce et la plume qui griffe.
Et toujours l'un de nous veille quand l'autre dort.
Ses chasses de la nuit passent par mon sommeil
Y semant mille proies, puis le verbe traverse
De part en part le ciel rapace de sa tête.
O feu couleur de Dieu qui couve sous la tuile
Comme lampe à midi ou l'océan dans l'île,
Je te loue d'exister en marge du secret,
Moi qui suis l'invité de l'aire de l'effraie.
Marc ALYN (né en 1937)
Flèche fichée dans les yeux
Qui vibre immobile
Les ailes clouées sur les branches
de la nuit
Les étoiles le traversent
sans qu'il bouge d'un iota
Lumière pliée
dans ses plumes
Charles DOBZYNSKI (né en1929)
Bien que le hibou veuille un x
comme chou genou au pluriel
les lunes de son regard fixe
l'éloignent du monde réel.
Daniel LANDER (né en 1929)
Si vous aussi vous avez des poésies et dessins sur les chouettes et hiboux envoyez les nous merci.